L’e-commerce français génère près de 147 milliards d’euros en 2022

Publié par Dalila Bouaziz le 7 févr. 2023 – mis à jour à 17:57

Contrairement au Royaume-Uni, les ventes en ligne continuent de progresser sur le marché français. L’e-commerce représente 146,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022, soit une hausse de 13,8 % par rapport à l’année précédente. Ces résultats sont portés par la progression significative des ventes dans le secteur des transports, du tourisme et des loisirs qui tirent le secteur des services tandis que la vente des produits recule.

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« Après 18 mois exceptionnels avec la crise sanitaire où l’e-commerce français a connu une croissance très forte, 2022 a été une année de normalisation, pointe Marc Lolivier, délégué général de la Fevad. La courbe s’est rééquilibrée avec une activité tirée par les services qui ont dépassé le niveau avant-Covid (2019) via un phénomène de rattrapage et une augmentation du panier moyen à 65 euros, en hausse de 6,9 %. » Un retour à la normale où les services prédominaient les ventes en ligne avant la crise sanitaire. L’e-commerce (produits et services confondus) totalise 146,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit une hausse de 13,8 % par rapport à l’année précédente. Ces résultats sont donc portés par la progression significative des ventes dans le secteur des transports, du tourisme et des loisirs qui tirent le secteur des services (+36 % sur un an soit +50 % par rapport à 2019). Les ventes de produits sur internet sont en baisse de 7 % par rapport à 2021 mais en hausse de 33 % par rapport à 2019. L’arbitrage des consommateurs se confirme : à la recherche de promotions et d’achats utiles pour économiser et en même temps une volonté de se faire plaisir via les voyages ou les restaurants.

En 2022, 2,3 milliards de transactions ont été réalisées sur des sites de vente sur internet, soit une hausse de 6,5 %.

Pour l’ensemble de l’année 2022, le commerce en ligne conserve une croissance dynamique, en dépit du recul de la vente des produits en particulier au premier semestre. « Cette baisse n’est pas inquiétante, le nombre d’acheteurs demeure très important : 95 % de la population française achète sur Internet. La barre des 200 milliards de chiffre d’affaires devrait être atteinte en 2025« , souligne Marc Lolivier. Le nombre de sites marchands actifs progresse également de 5 % avec plus de 10 000 nouveaux sites en un an.

Après un premier semestre en recul, les ventes de produits se stabilisent

Après les fortes croissances des années 2020 et 2021 marquées par plusieurs confinements, le secteur a connu un recul significatif au 1er semestre 2022 (-16 %) avant de stabiliser son activité en deuxième partie d’année. Par rapport à l’année 2019, la croissance s’établit à +19 %. Dans le détail, les ventes en ligne des enseignes magasins surperforment avec une progression de 35 % en 2022 par rapport à 2019. Si toutes les catégories de produits sont en recul par rapport à 2021, elles sont toutes en hausse en comparaison de 2019. Les secteurs qui progressent le plus sont la Beauté-Santé et le Mobilier-Décoration (respectivement +29 % et +19 % depuis 2019).

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Sur l’ensemble de l’année écoulée, la part de l’e-commerce est estimée à 12,5 % du commerce de détail (vente de produits) versus 13,7 % en 2021.

« Le recul de la part de marché sur la vente des produits est normal car les magasins ont réouvert, analyse le délégué général de la Fevad. Par ailleurs, elle reste très au-dessus de l’avant-Covid où elle était à 9,7 %. Elle ne remet pas en cause le développement de l’e-commerce dans les années à venir notamment auprès de la jeune génération. Nous assistons simplement à un réajustement. » La part de marché e-commerce pour 2021 est de 13,7% (au global). 

L’e-commerce alimentaire progresse légèrement

Les ventes en ligne de produits de grande consommation qui avaient le plus accéléré pendant la pandémie puis en raison de la hausse des prix en 2022 augmentent de 1 % par rapport à 2021. Leur niveau se situe à un niveau supérieur de 56 % par rapport à 2019 (source : NielsenIQ Scantrack). « L’alimentaire a la plus forte croissance des secteurs et reste positif -même si de peu- dans un marché en recul de 9 %, une bonne performance, pointe Marc Lolivier.La crise sanitaire a converti un certain nombre d’acheteurs avec près de 50 % de nouveaux clients en deux ans dont plus de la moitié a poursuivi ses achats en ligne. »

Les sites de Voyage-Tourisme ont progressé de 55 % sur l’ensemble de l’année en raison de la possibilité de voyager à nouveau mais également par un effet de hausse des prix. L’année 2022 dépasse de 16 % l’année 2019. Enfin, les ventes aux professionnels poursuivent leur développement avec une croissance annuelle de 9,9 % par rapport à 2021 et de 41 % par rapport à 2019.

Les ventes réalisées sur les places de marché sont en léger retrait par rapport à l’an dernier (-1,6 %) mais en hausse de 30 % par rapport à 2019. Cette croissance est supérieure à celle observée sur l’ensemble des sites B2C du panel iCE 100. Les ventes sur mobile de l’iCM, qui cumulent ventes de produits et ventes de voyages, continuent à progresser (+8 %) grâce aux ventes de voyages et de loisirs qui font plus que compenser le recul des ventes de produits (-6 %).

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Une année 2023 plus concurrentielle dans l’e-commerce

« Le secteur de l’e-commerce va continuer à croître et des acteurs continueront à se développer, indique Marc Lolivier. Ces derniers mois, de nombreux acteurs ont fortement investi sur le digital. En revanche, le marché sera plus concurrentiel et rude en 2023. » Le pouvoir d’achat sera donc déterminant avec des arbitrages de consommation en fonction de l’évolution de la situation économique.