La France a enregistré une croissance record en 2021

L’activité a progressé plus fortement que prévu l’an passé. Après un recul de 8 % en 2020, le PIB a augmenté de 7 % en 2021, selon les données de l’Insee publiées ce vendredi. L’économie française dépasse désormais de 0,9 % son niveau d’avant la crise sanitaire.

A près de deux mois de la présidentielle , les bonnes nouvelles s’enchaînent pour le gouvernement : un nombre de demandeurs d’emploi au plus bas , une croissance en 2021 nettement meilleure qu’attendu. L’an dernier, le produit intérieur brut (PIB) de la France a progressé de 7 %, selon la première estimation annuelle publiée ce vendredi matin par l’Insee.

L’Hexagone n’avait pas connu une telle performance depuis 52 ans. Cela fait certes suite au plongeon de 8 % de l’économie française en 2020, mais ce chiffre dépasse de 0,3 point les dernières prévisions de l’institut statistique et aussi de la Banque de France.

« Ce rebond spectaculaire efface la crise économique », s’est aussitôt félicité le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, sur France 2. L’économie française dépasse désormais de 0,9 % son niveau d’avant crise sanitaire, selon l’institut statistique.

Pour autant, le choc du coronavirus n’est pas effacé : sur l’ensemble de l’année 2021, le PIB reste « 1,6 % en deçà de son niveau moyen en 2019 ». La première partie de l’année a en effet conservé les stigmates des restrictions sanitaires liées à l’épidémie de Covid-19.

Acquis de croissance de 2,4 %

Pour le gouvernement qui continuait de tabler sur une croissance de 6,25 %, le bon résultat enregistré l’an passé représente une excellente nouvelle. Ce rebond de 7 % hisse la France au rang de meilleur élève de l’Europe. Il lui permet d’entamer l’exercice 2022 sur un bon pied, avec un acquis de croissance estimé à 2,4 %.

La reprise a été plus rapide et plus forte qu’attendu : l’Insee a d’ailleurs revu à la hausse de 0,1 point ses estimations de croissance pour chacun des trois premiers trimestres. Et l’atterrissage de la croissance tricolore est lui aussi moins brutal. « L’économie française tourne à plein régime et elle a une capacité de réaction forte », a assuré Bruno Le Maire.

Ralentissement de la consommation

De fait, au quatrième trimestre, l’activité a été plus solide qu’anticipé, en hausse de 0,7 %, contre 0,5 % anticipé précédemment. La production totale de biens et services est restée très dynamique (+0,9 %). Même si elle est toujours bridée par les difficultés d’approvisionnements et de recrutements de main-d’oeuvre, elle demeure, sur l’ensemble de l’année, « 1,7 % en deçà de son niveau moyen de 2019 », selon l’Insee.

Pour la première fois depuis le début de la pandémie, les dépenses des ménages ont rattrapé leur niveau d’avant-crise en fin d’année. Après le fort rebond (+5,6 %) enregistré cet été , la consommation a toutefois ralenti, en hausse de 0,4 % au dernier trimestre. Les achats de biens manufacturés, qui avaient progressé de 0,9 % en volume en novembre, ont marqué le pas en décembre (+0,2 % ).

Le commerce extérieur, juge de paix de l’économie française

« Un trait spectaculaire de la croissance en France en 2021 est sa recomposition sectorielle. Les dépenses en services ont accéléré courant 2021, les dépenses en biens ont fléchi », observe, dans un tweet, Denis Ferrand, le directeur général de Rexecode.

Le contexte, néanmoins porteur, a son revers : les importations ont continué d’augmenter plus vite (+3,6 %) que les exportations (+3,2 %). D’où une contribution négative de 0,2 point au PIB du commerce extérieur au dernier trimestre.

Nathalie Silbert